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Montessori à La Maison

La motricité et son importance

La motricité libre consiste à laisser bébé libre de ses mouvements, et donc d’explorer son environnement sans entrave. Une pratique en totale adéquation avec la méthode Montessori à la maison, ayant notamment pour principe pédagogique d’offrir un maximum de liberté et d’autonomie aux enfants, et ce, dès la naissance.

Je vous invite donc dans cet article à découvrir le principe de la motricité libre, ses bienfaits et comment accompagner votre enfant dans son développement moteur grâce à cette méthode.

Le rôle de la motricité dans le développement de l’enfant

Selon les études menées dans les années 50 par le docteur Dr Emmi Pikler (pédiatre hongroise), le développement de la motricité s’acquiert de manière naturelle, autonome et selon un ordre précis. En ce sens, ses travaux rejoignent ceux de Maria Montessori, dont la méthode repose sur le libre-choix, l’autonomie et l’apprentissage par l’expérience.

Les grandes étapes du développement moteur chez le tout-petit

Pour bien comprendre l’importance de la motricité libre, nous allons d’abord voir ensemble les grandes étapes du développement moteur et de la préhension chez le bébé de 0 à18 mois:

  • La naissance : On note la présence de réflexes archaïques. Ce sont des mouvements réflexes involontaires en réaction à certains stimuli. Par ailleurs, le nouveau-né ne peut pas tenir sa tête lorsqu’on le relève.
  • 2 mois : le bébé redresse sa tête.
  • 4-5 mois : il se retourne sur le ventre, puis commence à ramper. Sur le plan de la préhension, bébé tente d’attraper les objets qui se trouvent à sa portée.
  • 6-7 mois : il peut tenir assis et passe désormais les objets d’une main à l’autre.
  • 8 mois : l’enfant marche à 4 pattes et contrôle ses doigts.
  • 9 mois : il se hisse et commence à se tenir debout tout seul. Il est aussi capable d’attraper des petits objets.
  • 10-11 mois : il marche sur la pointe des pieds en se tenant.
  • 12 mois : bébé marche, et il a acquis la préhension humaine: le pouce est opposable aux autres doigts.
  • 17 mois : il court mais tombe souvent.
  • 18 mois : Le jeune enfant a acquis la marche assurée. Il peut même courir tout en portant des choses lourdes.

A noter que les âges sont donnés à titre indicatif, et qu’ils peuvent être aléatoires d’un enfant à l’autre.

Le mouvement selon Maria Montessori

« Le mouvement est un facteur indispensable à la construction de la conscience.» Maria Montessori

Selon Maria Montessori, le mouvement est le lien entre l’enfant et son environnement mais aussi l’expression de la vie psychique. En effet, Le mouvement est un indicateur de la construction psychique, puisque l’enfant en désordre extérieur est très souvent un enfant qui est en désordre intérieur.

On notera d’’ailleurs que, dans les écoles montessori, le mouvement n’est pas réprimé comme c’est le cas à l’école publique. Il est au contraire encouragé, faisant partie intégrante de l’apprentissage des élèves, et est reconnu comme un besoin élémentaire.

En résumé, pour le docteur Montessori, le corps et l’esprit sont liés : « Il est essentiel que pour notre nouvelle éducation le développement mental soit relié au mouvement et en dépende. Sans le mouvement, il n’y a ni progrès, ni santé mentale. » 

De plus, le mouvement correspond à une période sensible, concept fondamental de la pédagogie montessori. On peut d’ailleurs distinguer deux aspects du mouvement :

  • La motricité globale : développement de la marche et de l’équilibre;
  • La motricité manuelle (ou motricité fine) : développement de la main.

Les bienfaits de la motricité libre

La motricité libre comporte a un impact positif tant sur le plan moteur que sur le plan psychique, et ce bien après l’apprentissage de la marche.

L’épanouissement psychique

Le jeune enfant qui développe son mouvement de manière libre, à son propre rythme et en faisant ses propres expériences motrices a davantage confiance en lui, et développe de ce fait une meilleure estime de soi.

De plus,  la possibilité de découvrir le monde librement aide l’enfant à être autonome.

Enfin, le fait de chercher seul des solutions à ses problèmes de déplacement encourage l’autodiscipline, et encore une fois, l’autonomie.

Les bienfaits sur la musculature de bébé

En développant librement sa motricité, l’enfant renforce son tonus musculaire, et acquiert une meilleure posture.

Des risques d’accident moins élevés

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les risques d’accidents diminuent en laissant l’enfant libre de se mouvoir comme il le souhaite.

En effet, l’enfant qui explore son environnement en toute liberté motrice a une meilleure connaissance de son corps, de ses capacités et des dangers qui l’entourent.

Une méthode économique !

Cette méthode nécessite peu de matériel : les dispositifs entravant la liberté de mouvement sont à bannir, ou du moins à limiter fortement. On raye donc de la liste de naissance le transat, parc et autre lit à barreaux.

Comment mettre en place la motricité libre ?

Passons maintenant à la pratique. L’environnement Montessori est un des grands concepts de la méthode montessori. Il regroupe les actions et du matériel mis en place dans l’environnement de l’enfant afin de l’accompagner dans ses différents apprentissages.

Voyons ensemble comment préparer l’environnement de votre enfant pour encourager ses activités motrices en toute sécurité.

Le matériel

Voici une liste de matériel pour agrémenter progressivement l’environnement de bébé, au fur et à mesure de son développement moteur :

  • Le tapis d’éveil : Pour installer votre nourrisson sur le dos à même le sol, on choisira un tapis suffisamment épais et ferme.
  • Jouet et hochet : nulle de besoin de dizaines de jouets, quelques-uns suffisent à encourager bébé à les attraper et ainsi  développer sa préhension. En outre, ils favorisent l’éveil sensoriel
  • Le miroir : on placera un miroir très bas, pour inciter bébé à redresser sa tête.
  • Le chariot de marche : il sera utile lorsque bébé commencera à se déplacer debout. Toutefois, un pouf ou une petite chaise peuvent faire l’affaire.
  • Les jeux montessori : les puzzles, les cubes, ou encore les  jeux d’encastrement aident à améliorer la motricité fine et la dextérité. De préférence, choisissez un jouet en bois : il résistera au temps et renforcera l’expérience sensorielle.

Vous pouvez également mettre en place des ateliers montessori, notamment de vie pratique, en utilisant des objets du quotidien : crayons, pâte-à-modeler, jeux de transvasement etc …

 

Le rôle de l’adulte

Sans doute le point le plus important : notre propre rôle.  Par réflexe, pression sociale, ou parce que l’on reproduit le schéma familial certaines habitudes ont la vie dure! Il est donc nécessaire de prendre du recul pour laisser bébé aller à son rythme, et savoir lui faire confiance pour gérer son propre développement. Prenez le temps de l’observer, de considérer chacun de ses progrès, avec bienveillance, patience et encouragement, tout en veillant à sa sécurité.

Pour ce qui est des pratiques à adopter ou au contraire à éviter, je trouve les illustrations du site Bougribouillons très parlante.

« Toute aide inutile est une entrave au développement de l’enfant. » Maria Montessori

Pour conclure, la motricité libre est intrinsèquement liée aux grands concepts de la pédagogie Montessori, améliorant  ainsi les compétences motrices de l’enfant, le préparant à ses futurs apprentissages et lui permettant de grandir harmonieusement.

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