Les périodes sensibles sont fondamentales dans la pédagogie Montessori, dans la mesure où tout l’environnement préparé est conçu pour respecter ces périodes sensibles .
Mais d’abord, commençons par un petit rappel sur la définition des périodes sensibles par Maria Montessori :
« Ces périodes sont limitées dans le temps et ne concernent l’acquisition que d’un seul caractère déterminé. Une fois ce caractère développé, la sensibilité cesse pour être très vite remplacée par une autre source d’intérêts. » (Maria Montessori)
Cette sensibilité est limitée, elle cesse donc à un moment donné, qu’elle soit nourrie ou non… Par exemple, un enfant qui essaie de tout lire, s’intéressant aux lettres, est probablement en période sensible du langage. Et cet intérêt-là, à ce moment précis, lui offre une opportunité énorme pour apprendre facilement et sans effort l’écriture et la lecture. Si nous, adultes, arrivons à déterminer la période sensible dans laquelle se trouvent nos enfants en les observant, alors nous serons capables de nourrir le besoin de nos enfants et nous leur offrirons la possibilité d’assimiler rapidement et sans efforts…
Voyons maintenant l’importance d’offrir un environnement répondant à ces périodes sensibles :
« Les caprices de la période sensible sont l’expression extérieure de besoins insatisfaits qui disparaissent immédiatement quand il est possible de les comprendre et de les satisfaire. »
Maria Montessori appelait « caprice » la réaction de l’enfant lorsque ses besoins (pour répondre aux périodes sensibles) ne sont pas nourris.
Dans la pédagogie Montessori, l’environnement préparé répond aux besoins profonds de l’enfant. En proposant un environnement préparé on favorise aussi le mouvement, car l’enfant est amené à aller chercher son matériel, puis à le reposer seul.
Il est bon de noter par ailleurs que Maria Montessori à inscrit ses recherches dans la continuité des études menées par un biologiste hollandais nommé De Vries, qui avait étudié les étapes du cycle de vie de certaines espèces animales, comme la métamorphose de la larve au papillon. Il avait ainsi souligné la sensibilité de la larve à la lumière, et le fait que c’est cette sensibilité qui attire la larve vers l’extrémité de la branche pour atteindre la lumière. Cette sensibilité cesse ensuite et la chenille peut rester en bas, hors de la lumière.
Maria Montessori a ainsi établi 6 périodes sensibles :
- L’ordre
- Le langage
- Le mouvement
- Le raffinement sensoriel
- Le développement social
- Les petits objets
Suite à la lecture des études de De Vries, Maria Montessori s’est aperçue que les enfants eux aussi semblaient vivre des périodes propices à certains apprentissages. Mais elle ne les conceptualisera que plus tard dans sa vie.
Ces périodes sensibles mises en avant par Maria Montessori sont le fruit d’un long travail d’observation.
Cela est donc scientifique.
Zoom sur :
La période sensible du mouvement
La période sensible du mouvement est très intéressante car ce mouvement est très voire trop souvent contrôlé, et même interdit dans une classe classique de l’Éducation nationale. L’enfant doit rester le plus souvent assis à sa table et ce, dès la maternelle.
Pourtant, le mouvement est un besoin chez l’enfant et c’est bien pour cela que dans une classe Montessori on le favorise au maximum. Il permet en effet la construction de l’intelligence.
Le mouvement est un outil de la volonté, il favorise également la construction progressive de l’identité de l’enfant.
Il est un trait d’union entre l’esprit et le monde, apporte une certaine confiance en soi, dès le plus jeune âge. Un bébé qui aura pu bénéficier d’une motricité libre, se mouvoir librement sans aide inutile apportée par l’adulte, prendra conscience de ses capacités et prendra plaisir à faire seul.
Maria Montessori disait à ce sujet que toute aide inutile est une entrave au développement. Si vous venez en aide à un enfant qui essaie de porter quelque chose de lourd ou qui insiste pour mettre ses chaussures seul sans aide extérieure, en lui apportant votre aide vous lui renverrez indirectement un message lui signifiant : « tu n’en es pas capable ». Vous entravez également une période sensible de son développement qui est le mouvement et l’effort maximum.
Dans une ambiance Montessori, le mouvement est favorisé dès le Nido. Le bébé va d’abord développer sa préhension de façon naturelle, avec un mouvement involontaire de la main, qui va progressivement devenir une préhension volontaire et ainsi de suite. Le mouvement de la main est très important et c’est par lui, entre autres, que l’enfant apprend.
Il est donc important de respecter le mouvement de nos enfants, même s’il nous semble parfois dénué de sens. Je vous invite à prendre le temps d’observer certains des mouvements de vos enfants et vous verrez que le mouvement cache bien des secrets… ^^ N’oubliez pas, lorsqu’il naît, le bébé ne sait pas marcher, il apprend par le mouvement ; il n’est pas non plus en mesure de saisir un objet à sa naissance, c’est en nous serrant le doigt qu’il apprend à le faire…
Le mouvement est parfois désordonné, mais nous pouvons aider l’enfant à ordonner ses mouvements, à l’aide, par exemple, d’exercices préliminaires, comme porter une chaise sans bruit, porter un objet fragile, se déplacer dans une pièce sans bruit, ouvrir une porte sans bruit. Tout cela lui apprend à contrôler ses mouvements et l’aide à gagner confiance en lui-même, tout en favorisant sa concentration.
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