Parentalité Bienveillante

Les conflits entre frères et sœurs

Lorsqu’un deuxième enfant arrive dans la famille, on s’imagine que notre premier enfant va enfin trouver un camarade de jeu et que c’est super d’avoir un frère et une sœur et pourtant… Dès lors que bébé commence à prendre ses aises et à pouvoir bouger, il devient vite un adversaire de taille pour le plus grand.

Avec l’arrivée du deuxième enfant, on se rend compte qu’ils ne font que se disputer, se chamailler, allant même jusqu’à se frapper du matin au soir. On en vient alors à se demander si nos enfants s’apprécient bel et bien mutuellement !

Pour gérer ces conflits, on a souvent tendance à prendre parti pour l’un des deux enfants, ce qui a pour conséquence de désigner un fautif.

Est-ce que cela fonctionne ?

Non. En réalité ils ont tous les deux leurs raisons de se faire la guerre. On ne peut ni les forcer à s’aimer, ni prendre parti pour un enfant, sans que l’autre ne se sente exclu et que cela engendre chez lui un sentiment de rejet. C’est pour cela qu’il est important d’apprendre à l’aîné comment réagir face à son cadet, qui à très souvent une fâcheuse tendance à envahir son environnement et à lui piquer ses jeux.

Il est simple de se mettre dans la peau de cet enfant qui a vu un nouveau « colocataire » s’accaparer une partie de son espace. Qui supporterait qu’un nouvel arrivant se permette de nous prendre nos affaires, notamment celles qui vous ont été offertes spécifiquement à vous ? Personne !

Comment intervenir dans un conflit ?

Tout d’abord, je vous déconseille fortement d’intervenir dans les conflits de vos enfants lorsque vous êtes énervé ou lorsque les enfants ne font que se chamailler (c’est-à-dire lorsqu’il n’y a pas de danger).

En effet, les enfants ont besoin de se tester, de se chamailler. C’est un comportement normal commun à chaque enfant.

Il est nécessaire d’intervenir seulement lorsque les enfants risquent de se blesser et/ou lorsqu’ils n’ont pas acquis les compétences pour gérer un conflit relationnel.

Concrètement, comment intervenir ?

– Dire « stop ».

– Se mettre à leur hauteur et apprendre à les écouter (et donc à se taire ^^).

– S’interposer physiquement entre les deux.

– Décrire la situation « je vois des enfants qui se battent pour un jouet, comment faire ? »

– Ne pas chercher de façon systématique un fautif. Cela provoque presque toujours une injustice, un sentiment bafoué, un geste mal compris, etc.

– Établir un vraie écoute empathique, savoir se mettre à la place de l’enfant et voir les choses de son point de vue.

– Émettre des hypothèses quant aux solutions (même si celles-ci sont drôles et irréalisables). Lorsqu’ils n’en ont pas encore les compétences, les chercher soi-même (Ex : on pourrait jeter le jouet concerné à la poubelle), le but étant de les faire réfléchir à une solution.

– Nommer les sentiments de l’autre dans les solutions émises. Exemple : « Quel sentiment ton frère va-t-il ressentir si l’on jette le jouet à la poubelle ? »

– Finir en choisissant une solution qui convienne aux deux enfants.

– Appliquer la solution choisie puis vérifier qu’elle a bien fonctionné.

Prévenir les conflits

En prévention, avant même que les comportements violents n’apparaissent, il faut autant que possible penser à enseigner au plus grand l’attitude à avoir face au plus petit pour protéger son « territoire » et savoir réagir lorsqu’il est embêté.

Petite parenthèse, il ne faut pas oublier que le parent ou l’éducateur est un modèle pour l’enfant, il est donc nécessaire de faire preuve de patience si nous souhaitons que nos enfants développent cette qualité.

Dans un premier temps, il est important que l’aîné comprenne que bien souvent lorsque son frère ou sa sœur (souvent plus petit) vient systématiquement détruire ou prendre un de ses jouets, il ne souhaite en réalité qu’attirer l’attention du plus grand pour jouer avec lui.

Rappelez vous qu’il faut, au début, du temps et de la patience pour accompagner nos enfants dans la gestion de leurs conflits.

Lorsqu’un conflit survient, on explique au plus grand qu’il peut mettre des mots sur cette situation et la décrire :

– « Tu m’as cassé ma construction de Légo ! »

On l’informe que dans une telle situation il peut poser la question à son frère ou sa soeur :

– « Est-ce que tu veux quelque chose ? »

Si le plus petit ne sait pas ou ne peux exprimer son envie, il convient d’essayer ensemble d’émettre des hypothèses :

– « Tu voulais jouer avec ton frère, tu t’ennuies ? »

Puis, on essaie de trouver ensemble une solution (par la suite, ils seront en mesure de trouver des solutions par eux-mêmes), par exemple :

– « Je termine de jouer avec ça puis après on jouera ensemble au jeu que tu veux. »

Cette négociation est intéressante car elle apprend à l’enfant à se mettre à l’écoute de l’autre.

Pour finir, le petit +

Vous pouvez installer 3 rangements avec un casier « à moi », un autre « à nous deux » et un autre « à lui ».

Cela permettra de distinguer à qui appartiennent les choses. Chacun d’entre eux doit avoir ses propres jouets, ce qui évitera déjà pas mal de soucis ! Concernant le casier « à nous 2 », il leur permettra de savoir ce qu’ils peuvent utiliser tous les deux.

Pour cela, il est important d’établir la règle dès le début, à savoir : « on peut jouer ensemble avec, ou le prendre lorsque ton frère ou ta sœur l’a reposé dans son rangement. »

Au passage, n’oubliez pas d’accorder au moins 10 minutes par jour à chaque enfant de façon à nourrir le lien d’attachement (cela fera l’objet d’un futur article !). En effet, chaque enfant a besoin d’un temps qui lui est accordé spécifiquement. Cette habitude évite bien souvent le sentiment de stress qu’éprouve l’enfant, ce qui représentera un réel avantage pour prévenir de futurs conflits.

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