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Parentalité Bienveillante

La découverte du psychiatre anglais John Bowlby

L’approche Montessori a su, au moyen des expertises de sa fondatrice, Maria Montessori, mettre en lumière de nombreux principes fondamentaux au sujet de l’éducation, des apprentissages et des besoins de l’enfant. Parmi les concepts essentiels de la méthode Montessori, nous pouvons citer la théorie de l’attachement. Cette théorie, mise au point par le psychiatre et psychanalyste anglais John Bowlby, met en avant le lien d’attachement à la fois affectif et sécurisant qui relie le jeune enfant à sa figure d’attachement.

Dans cet article, nous allons expliquer dans quel contexte cette théorie d’attachement de l’enfant a été découverte et quels sont les différents types d’attachement qui peuvent accompagner le nourrisson et le bébé tout au long de sa croissance et de sa construction affective et émotionnelle.

Qu’est-ce que la théorie de l’attachement ?

Pour mieux comprendre la théorie au sujet de l’attachement de l’enfant, il est nécessaire d’en connaître l’origine. Cette théorie a été mise au point par John Bowlby qui, lors de ses recherches, s’est grandement inspiré des travaux d’autres professionnels de l’enfance tels que Spitz et Harlow. Ce dernier est d’ailleurs connu pour avoir démontré que l’absence de la mère pouvait considérablement affecter les bébés macaques, notamment d’un point de vue psychologique. Une découverte qui influencera particulièrement John Bowlby.

John Bowlby rejoint le point de vue du docteur Maria Montessori sur de nombreux points, comme le fait qu’un être humain est avant tout un être social et que tout bébé et nourrisson éprouvent un grand besoin de relations parent-enfant (attachement parental) et d’échanges avec la figure maternelle. En cas d’absence de figure maternelle ou référente et de réponses à ses besoins émotionnels et affectifs, la personnalité de l’enfant se trouvera modifiée. On parle alors de troubles de l’attachement ou de difficultés liées au lien d’attachement, pouvant avoir des conséquences jusqu’à l’âge adulte.

D’ailleurs, de nombreux réflexes archaïques viennent confirmer le besoin de réconfort mais aussi le besoin de proximité et de sécurité affective du jeune enfant : besoins de succion, d’échanges de regard, d’agrippement, cris, pleurs…

 

Qu’est-ce qu’une figure d’attachement ?

Lorsque nous parlons des figures d’attachement, il faut savoir que nous parlons généralement des personnes qui élèvent l’enfant dès les premiers mois suivant sa naissance et qui ont l’occasion de tisser des liens affectifs forts avec lui. Bien souvent, il s’agit de la mère et du père et parfois, de substituts à la parentalité tels que les éducateurs ou assistantes maternelles.

Mais il est vrai que lorsque nous parlons des formes d’attachement et de relation d’attachement, nous parlons plus fréquemment de l’attachement envers la mère.

 

Les différentes phases du comportement d’attachement

Il existe différents comportements d’attachement qui rythment la vie de votre bébé. Lors de ces phases, l’attachement parent enfant (ou mère-enfant) évolue.

  • La phase symbiotique : de la naissance à deux mois : cette période est particulièrement importante car lors de celle-ci, les bases de la relation de confiance en l’environnement vont être posées. Celles-ci permettent notamment au bébé de s’ouvrir progressivement et de s’orienter, à son rythme, vers l’extérieur.
  • La seconde phase se poursuit jusqu’aux trois ans de l’enfant : si l’enfant se sent dans un environnement sécurisé, sécure, il développera alors sa confiance aux figures parentales et affectives qui l’entourent, notamment la figure maternelle. Durant cette deuxième phase, le parent pourra aider son enfant à développer sa confiance en marquant une certaine distance et en laissant bébé explorer son environnement et faire ses propres expériences. D’ailleurs, vers 8 mois, le jeune enfant, désormais en mesure de distinguer les personnes familières des personnes étrangères, commence à avoir peur des inconnus et continue de s’attacher à ses proches.

 

Les situations de détresse durant la petite-enfance, symboles de la théorie de l’attachement

Les besoins de réponse émotionnelle et affective de la part de la mère peuvent se présenter sous différents aspects. Imprévu du quotidien, stimulation excessive extérieure, événement tragique ou simplement inhabituel… Différentes raisons peuvent provoquer chez l’enfant un sentiment d’insécurité source d’anxiété.

Lors de ces phases, l’enfant cherche un retour sécurisant de la part des figures référentes qui l’entourent : sa mère, son père (figures parentales), son tuteur, sa nounou… Il cherche alors à retrouver une situation stable de sécurité, de réconfort et d’attention de la part de la figure référente.

 

L’attachement sécurisant : créer un lien affectif et permettre à l’enfant d’explorer le monde

Il faut savoir que la psychologue Mary Ainsworth est venue compléter les travaux de John Bowlby. Celle-ci a pu, au fil de ses contacts auprès des mamans et des nourrissons, établir différents types d’attachements.

  • L’attachement sécurisant : Il s’agit du premier style d’attachement. Sécurisé par un environnement propice à sa construction émotionnelle, fortifié par un sentiment de sécurité et un attachement à la mère solide, l’enfant est alors en mesure d’explorer le monde qui l’entoure. Contacts physiques fréquents et précoces, liens d’attachement solides, réponses et disponibilité des parents sont autant de moyens de tisser avec le bébé des relations d’attachement qui contribueront grandement au développement de l’enfant.

 

Le concept d’attachement insécurisant et d’attachement désorganisé

Toutes les relations d’attachement ne sont pas aussi solides qu’on pourrait le croire. Dans de nombreuses situations, le niveau d’attachement est insuffisant. Trois types de processus d’attachement incomplets se dessinent chez les spécialistes de la petite enfance :

  • L’attachement de type anxieux/évitant : Lorsque son parent s’éloigne ou s’absente, l’enfant ne montre pas de signe de détresse, il ne pleure pas et montre un visage impassible. Il semble avoir mis de côté son besoin d’attachement. D’apparence, cet enfant est vu comme un être autonome, libéré du lien affectif et de l’attachement maternel. Pourtant, il n’en est rien puisque des études ont montré que ces enfants souffraient de stress et qu’en grandissant, une attirance pour les situations dangereuses leur portait parfois préjudice.
  • Le processus d’attachement de type anxieux/résistant : À l’inverse du trouble de l’attachement précédent, ici, l’enfant supporte très mal la séparation, il ne se sent ni sécurisé ni rassuré par son environnement. Il aime être collé à la figure parentale et souffre généralement d’anxiété.
  • Le troisième type d’attachement : l’attachement désorganisé : L’enfant se trouve dans un environnement insécurisant le conduisant à avoir des réactions et des comportements contradictoires. Il voit ses parents comme menaçants et parfois même, terrifiants.

Ainsi, la qualité de l’attachement et le degré d’attachement varient selon les contextes, le comportement parental et les réponses émotionnelles apportées aux besoins divers de leur enfant lors de ses premières années de vie.

 

Attachement émotionnel fort ou au contraire, attachement affectif fragile, émotions négatives, lien entre la mère et l’enfant instable et fuyant ou à l’inverse, stable et sécurisant, besoins de l’enfant non satisfaits ou au contraire, liens affectifs sains… Tisser un lien d’affection, installer une proximité affective et créer un véritable attachement (attachement profond) avec son enfant constituent des défis pour les parents d’aujourd’hui.

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